Ô vous ! qui par sa mort, lente et prématurée,
Mère sensible, êtes livrée
Au chagrin oppresseur,
Consolez-vous : croyez, j’aime à vous le redire,
Qu’au ciel sa belle âme respire
Dans le sein du bonheur.
Quel baume à vos douleurs ! n’êtes-vous pas certaine
De rejoindre au sacré domaine
Cet ange de bonté !…
Oui, c’est là qu’avec elle, à l’abri des alarmes,
Vous jouirez de tous les charmes
De la félicité.
Puissé-je bientôt, moi, qui t’ai trop peu connue,
Bonne Élisa, fille ingénue,
Te revoir eu ces lieux !
Je n’y pourrais trouver meilleure compagnie :
Les mœurs, la vertu, le génie
Sont l’ornement des cieux.
À mon treizième lustre, accablé de misère,
Privé parfois du nécessaire,
Ce vœu sied à mon cœur.
Ciel ! daigne l’exaucer, je loûrai ta justice.
Mes jours trop longs sont un supplice
Qu’aggrave le malheur.
Salut, estime et respect,
La muse forestière,
ou l’ermite de Bazemont :
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J.-M. Vigneron père,
Ancien garde forestier brigadier des bois du domaine, forêt des Alluets, à Bazemont, près Manie (Seine-et-Oise).
Bazemont, ce 24 janvier 1835.