poser l’âme du pécheur au repentir qui doit le faire absoudre ? Ne dois-je pas faire espérer le divin pardon du Créateur à celui qui, n’ayant que la peur du châtiment de ses fautes, ne croyant pas qu’un remords les pût racheter, achèverait de se perdre dans l’épouvante de sa propre iniquité en reniant le Dieu qui pardonne, en appelant le néant à son aide ? Ne m’est-il pas ordonné d’émouvoir la pitié du riche en faveur des souffrances du pauvre ? Et quand ma voix a pu se faire entendre, quand j’ai recueilli une moisson d’aumônes, précieux dons de la piété comme de la charité des fidèles, ne dois-je pas, chargé de les distribuer, aller dire à l’indigent qui a faim ou froid : Tiens, voilà du pain, voilà du feu ?… N’ai je pas à ranimer par de saintes exhortations, par de pieuses espérances, le courage du malheureux prêt à succomber sous le poids de ses douleurs morales ou de ses tourmens physiques ? À celui pour qui la terre infertile n’a porté aucun germe de bonheur, ne dois-je
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