aussi l’était-elle. Mais revenons au déjeûner. Dès qu’il était fini, tout le monde allait ensemble au jardin y jouer chacun selon son goût. Après la récréation, les religieuses retournaient à leurs occupations ordinaires, et Herminie prenait sa Croix-de-Dieu, que sa bonne maman lui faisait lire. Quinze jours lui suffirent pour connaître ses lettres ; elle fit des progrès si rapides, qu’au bout de six mois, elle lisait si bien, que sa maman jugea quelle pouvait apprendre à écrire, ce qu’elle fit avec le même succès. Entre ses leçons, elle s’amusait avec ses poupées, goût qu’elle conserva long-temps. Cela ne l’empêchait pas d’aimer beaucoup à lire ; aussi faisait-elle souvent des lectures à madame Angello, qui ne manquait jamais de faire remarquer à Herminie ce qu’il y avait de bon. Elle avait eu soin, dans le choix des livres qu’elle avait mis entre les mains de sa pupille, de ne lui en donner que de propres à former son cœur et son jugement. Herminie apprit aussi à travailler ; tantôt elle tricotait, ou brodait,
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