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vœux de madame de Vermont pour la réussite de ce mariage, il lui peignit la pure satisfaction qu’une femme d’honneur éprouve à remplir ses devoirs de fille, d’épouse et de mère ; puis, pour mieux l’ébranler, il lui parla de tout le bien que sa fortune la mettrait à même de faire aux malheureux.

Marceline l’écoutait avec une extrême attention : lorsqu’il eut fini, elle souleva lentement ses beaux yeux, le regarda avec une expression de surprise, et dit :

— Eh quoi ! c’est vous, monsieur, ministre du Seigneur, qui défendez la cause des vains plaisirs du monde !

— Non, mon enfant, vous vous trompez : je ne plaide point en faveur de ces vanités humaines, trop souvent coupables, qui d’abord séduisent l’esprit et font bientôt passer l’égarement au cœur. Je ne m’adresse pas à votre orgueil ; ma voix n’a jamais courtisé celui de personne. Mais vous méprisez le monde, Marceline, et vous ne le connaissez pas encore.