l’on doit avoir la même foi dans la stabilité des lois des choses humaines que dans la stabilité des lois de la nature, il est évident que, l’empire de la force sans cesse décroissant, et l’empire de la grâce croissant à proportion, l’homme perdant et la femme gagnant toujours, le temps arrivera où la femme sera parfaitement égale à l’homme, et l’un et l’autre, remplissant des fonctions diverses, parce qu’ils ne sont pas semblables, occuperont chacun le premier rang dans le cercle de ces fonctions : à cette élévation du sexe le plus faible correspondra l’élévation des classes qui travaillent. Si quelque chose est clair, c’est que nous sommes en marche vers cet idéal, que l’humanité atteindra ou n’atteindra pas, mais dont elle tend du moins sans cesse à se rapprocher. Si la femme n’est plus esclave, si son maître et seigneur n’a plus sur elle droit de vie et de mort, si elle n’est plus que très rarement battue par son mari, si même le plus souvent elle réussit à usurper le sceptre du ménage, les pro-
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