vient demander oubli pour elle, et mémoire pour sa noble épouse.
— Comtesse de Villequier, vous aimez votre mari ?
— Oui, je l’aime, sire, je l’aime, j’ai fierté de l’avouer, comme j’ai noble orgueil à le ressentir.
— Vous l’aimez, madame ?
— Vous m’effrayez, sire !
— Par la mort-dieu, madame, il y a maintenant peut-être raison dans votre effroi ; oui, car si vous me mettez à l’âme désir de vengeance, j’ai aux mains pouvoir d’exécution… Il y a prompte obéissance à la haine d’un roi… le savez-vous, madame ?
— Sire, votre majesté sait-elle aussi où s’arrêtent ses droits ? sait-elle que si vous vous créez par l’abus ceux de vie et de mort, de fortune et d’indigence, sur les sujets qu’élève votre faveur ou qu’abaisse votre courroux… vous n’en avez aucun qui, dévolu à votre rang, ait prise sur leur âme, sur leur conscience ?… Pour un sacrifice d’honneur