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tu verras qu’il n’est pas si facile de faire des vers que tu le penses.

— Apporte-moi Boileau, mon mari, et je le commenterai [1] ; au moins après, je pourrai faire ma tragédie.

— Voyons, en attendant que je l’apporte ce grand maître, écris toujours ce que je vais te dicter. »

Lorsqu’elle eut fini, M. Danguy prit le papier pour voir si elle n’avait point fait de fautes, et je l’entendis s’écrier en déchirant quelques lignes de la page qu’il lisait.

« Mais tu es donc incorrigible, petite entêtée ?… Voyez plutôt vous-même, madame, me dit-il en riant et en me présentant les lignes qui paraissaient devoir m’apprendre le sujet qui le portait à adresser à Élisa les épithètes d’incorrigible et d’entêtée, et jugez si je n’ai pas raison de l’appeler ainsi. »

Je pris les lignes accusatrices, et j’y lus à mon grand étonnement et à ma grande satisfaction :

  1. Il n’est point d’ouvrage qu’Élisa ait autant commenté que Boileau ; elle avait fini par le savoir tout par cœur.