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montrer tout ce qu’il me faut pour faire ma tragédie : il sait bien des choses, lui…

— Oui, mais je doute qu’il veuille se donner la peine de donner des leçons à une enfant si petite que toi.

— Oh ! ça, ma petite maman, je suis bien sûre que dès que mon mari saura que je veux faire une tragédie pour te rendre riche, qu’il me donnera tout de suite des leçons de français et de géographie pour que je puisse la bien faire, parce que, vois-tu, il a un bon cœur mon mari. Dis donc, ma petite maman, je n’aurai pas besoin, n’est-ce pas, de lui donner plus de peine qu’il ne faut ? Je pourrai bien étudier l’histoire toute seule, il n’y a pas besoin d’explication pour cela, il n’y a qu’à lire ; d’ailleurs, quand je me trouverai embarrassée, je m’adresserai à toi, voilà tout. Je vais toujours repasser le précis sur les Maures, quoique je l’aie déjà lu bien des fois ; mais plus je le lirai, et mieux je connaîtrai leur caractère et leurs usages… Mon Dieu ! mon Dieu ! ma petite maman, que je voudrais bien que ma tragédie fût commencée… Mais je ne sais, en vérité, pas pourquoi mon mari ne

    qui elle a été redevable d’une partie de son éducation : ce fut lui qui lui montra le français, le latin et la géographie.