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— Qu’est-ce que tu me dis-là, ma petite maman ?

— La vérité, ma chère mignonne : on ne peut faire de tragédie sans connaître à fond les choses dont je viens de te parler.

— Eh bien ! je vais me mettre à les apprendre. Faut-il bien long-temps pour les savoir ?

— Pas pour toi, ma chère petite, qui as de grandes dispositions.

— Oh ! alors donne-moi une leçon tout de suite.

— Je ne suis qu’une ignorante, mon Élisa, et il faut de l’instruction pour t’enseigner ce dont tu as besoin pour composer la pièce que tu te proposes de faire.

— Mais, ma petite maman, c’est pourtant toi qui m’as enseigné tout ce que je sais, et si tu étais une ignorante, tu n’aurais rien pu me montrer…

— Quand tu seras plus instruite, ma chère petite, tu te convaincras que ta mère est, comme je te le dis, une ignorante.

— Eh bien ! ma petite maman, je prierai mon mari[1], quand il viendra nous voir, de me

  1. C’était un vieux monsieur qu’Élisa appelait son mari, et à