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— Dis donc, ma petite maman mignonne, je mets six ans et demi, parce que je pense qu’il faudra bien quatre mois pour faire ma pièce…

« Soyez sans inquiétude, je la lirai haut, bien haut ; oui, car Dieu, qui sait que c’est pour maman, me rendra la voix forte pour que vous puissiez m’entendre tous, et j’espère, si toutefois ma pièce ne vous semble pas indigne de votre protection, que vous, messieurs les comédiens, qui ne comptez pas, dit-on, parmi vous un seul mauvais cœur, un seul mauvais enfant, que, si vous aimez vos mamans autant que j’aime la mienne, vous vous direz : Il faut que nous aidions cette pauvre petite à faire le bonheur de sa mère en recevant et en jouant sa tragédie, et je vous serai bien reconnaissante si vous vous dites cela, et Dieu vous en bénira. Oh ! oui, messieurs, car je le lui demanderai tous les jours dans mes prières, et le bon Dieu, vous le savez, exauce les enfans qui le prient avec leur cœur. »

— Crois-tu qu’elle sera bien comme ça ma lettre, ma petite maman ?

— Oui, mon cher ange, elle sera bien, très bien !…