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Je n’ose dire aussi : sauvez-moi pour la gloire ;
Fier objet de mes vœux, ma noble idole… Hélas !
Pour aller à mon nom chercher une mémoire,
Le fardeau de ma chaîne alourdit trop mes pas.
Cependant si, trouvant votre appui tutélaire,
J’obtenais du Destin un regard moins sévère,
Comme le naufragé qui touche enfin le port,
Recueillant sa pensée, à genoux sur le bord,
Vers Dieu qui l’a sauvé, fait monter sa prière,
Ainsi, par vos secours recouvrant la lumière,
Pour célébrer mon protecteur,
De votre noble bienfaisance
Le souvenir inspirateur
Saurait, dans ma reconnaissance,
Féconder à la fois mon esprit et mon cœur [1].

Élisa Mercœur.
Avril 1834.

À S. A. R. MADAME, DUCHESSE DE BERRI.


................[2]
Incertain des baisers d’Auster ou de Zéphire,
Inhabile pilote, au vent douteux du sort
Confiant mon léger navire,
Je disais : qui l’attend de l’écueil ou du port ?

Et je cherchais aux cieux quelque brillante étoile
Dont la clarté guidât mon fragile vaisseau ;
Mais dans l’ombre glissait ma passagère voile,
Sous le dôme d’azur n’était pas un flambeau.

  1. Comme je l’ai dit dans les Mémoires, M. Guizot ne fut point insensible au cri poussé par le cœur de ma bonne fille.
  2. Les points marquent les endroits où était la prose.