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Dieu sait qu’à sa bonté je ne demande rien.
Quel autre sort peut être aussi doux que le mien ?
J’ai peur d’un changement, j’ai peur de ce mystère !


Scène III.

Les Précédens, NORTHUMBERLAND, CECIL, ARUNDEL, PEMBROCK, Chevaliers.
NORTHUMBERLAND.

Permettez que ma voix, au nom de l’Angleterre,
Ma fille, dans ces lieux, vous exprime en ce jour
Son hommage, ses vœux, son respect, son amour.
Souffrez !…

JANE.

                      Que parlez-vous de respect et d’hommage ?
Je ne m’explique pas, seigneur, votre langage,
Ces honneurs qu’on me rend ; je me demande en vain…

NORTHUMBERLAND.

Eh bien ! il en est temps, sachez votre destin ;
Jusqu’à présent encor vous n’avez pu m’entendre.
Les augustes secrets que je vais vous apprendre
Vous pourront étonner, ma fille ; écoutez-moi.
Le cercueil s’est ouvert pour enfermer le roi.
Édouard ne vit plus !

JANE.

                                      Quoi ! déjà dans la tombe !
Pauvre Édouard, faut-il que si jeune on succombe !
Hélas ! qu’ont de commun son trépas et mon sort ?

NORTHUMBERLAND.

Nous appelant un jour près de son lit de mort,
« Venez, dit-il, je veux en quittant l’existence,