Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/648

Cette page n’a pas encore été corrigée

dépendra de lui pour vous faire obtenir celui que vous mériterez sans nul doute… Je vous engage donc, mademoiselle, à ne rien faire sans le consulter, et lorsque votre tragédie sera achevée, s’il ne lui trouvait pas toute la perfection qu’exige une œuvre de cette importance et qu’il jugeât à propos d’en élaguer un et même deux actes, faites-le, croyez-moi sans hésiter, c’est l’homme qui possède le mieux l’entente de la scène…

— L’idée d’un pareil sacrifice, monsieur, suffirait pour me décourager à jamais, car je trouve que c’en est un déjà bien grand que de renoncer au plan que j’ai tracé, non seulement d’après mes sensations, mais d’après les mille et une combinaisons qu’il m’a fallu faire pour trouver des situations neuves et dramatiques, dont l’intérêt toujours croissant amène un dénoûment heureux et non prévu… — En vous disant, monsieur, que j’ai le malheur, je dis malheur, puisqu’il m’y faut renoncer, d’être contente de mon plan, dont le dénoûment me plaît, c’est vous dire combien le sacrifice m’en est pénible, et combien aussi il me serait pénible d’être obligée de me familiariser avec la pensée de n’écrire que pour le néant, conséquence inévitable lors-