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M. Taylor ne répondit pas un mot : il était anéanti. M. Monrose me parut alors un géant, M. Taylor ne me sembla plus qu’un nain. Nous sortîmes. Toute cette scène s’est passée devant les deux messieurs qui nous accompagnaient. J’ai su depuis que M. Taylor avait dit à MM. Monrose, Joanny etGranville qu’il prendrait sur lui de me dire qu’ils avaient refusé ma tragédie. M. Monrose lui répondit que s’il le faisait, lui et ses camarades lui eu donneraient le démenti partout où ils le trouveraient. M. Taylor, malgré cette menace, a fait le mensonge, et M. Monrose a tenu sa promesse, en lui donnant devant moi ce démenti. Je n’ai pas sollicité d’autre lecture, je m’en suis tenue là jusqu’ici, car je suis persuadée qu’aucun moyen ne doit répugner à M. Taylor lorsqu’il veut empêcher une pièce de paraître.

M. le docteur C. B. ayant fait, pour le journal du Temps, un article sur ma tragédie, dans lequel il disait qu’il serait odieux aux directeurs de me faire éprouver le moindre obstacle, M. Taylor, qui a des agens dans tous les bureaux de journalistes, averti avant l’impression de l’existence de cet article, fut prier à mains jointes le rédacteur de ne pas l’insérer. Celui-ci parut étonné, et lui fît connaître qu’on savait ce qu’il m’avait fait. M. Taylor se défendit le mieux possible, mais ne put obtenir, malgré toutes ses supplications, que le retranchement du passage où il était question des directeurs.


Je joins ici les copies des lettres dont parle Elisa dans sa lecture. Je conserve ces autographes avec grand soin.