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ZORAÏDE, en voyant tomber le chevalier.

Grand Dieu ! mon défenseur !… S’il était mort pour moi !…
Courez donc !

IBRAHIM, aux esclaves.

                        Détachez son casque.

LES ESCLAVES, qui entourent le chevalier lui détachent son casque, et reculant de surprise, disent :

                                                                C’est le roi !

(Zoraïde qui est descendue de l’échafaud, Ibrahim et Inès s’approchent de Boabdil qui revient à lui.)
IBRAHIM.

Boabdil !

ZORAÏDE.

                  Mon époux !

INÈS.

                                        Le roi !

ZORAÏDE, à Boabdil.

                                                      Vous ?

BOABDIL.

                                                                Oui, moi-même ;
Moi, qui pus un moment, dans mon délire extrême,
Outrager ta vertu par un affreux soupçon ;
Moi qui suis à tes pieds et demande pardon !

IBRAHIM, à part.

Ô vertu ! dans son cœur tu n’étais donc pas morte ?…

ZORAÏDE, avec intérêt.

Vous n’êtes pas blessé ?

BOABDIL, se relevant.

                                          Non ! mais d’ailleurs, qu’importe,
Quand c’est l’âme qui souffre, une blessure au corps ?