Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/621

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE HÉRAUT D’ARMES.

Un des chefs espagnols profitant de la trêve ;
Lui seul à ce combat veut consacrer son glaive.

ZORAÏDE, étonnée.

Un Castillan !

IBRAHIM, au Héraut d’armes.

                          Sait-on quel est ce chevalier ?

LE HÉRAUT D’ARMES.

On l’ignore, aucun mot n’est sur son bouclier ;
En vain à son armure on voudrait le connaître.
La visière baissée ici peut-il paraître ?
Voilà ce que pour lui demande un écuyer.

IBRAHIM, au Héraut d’armes.

Eh pourquoi pas ? Retourne, et dis à ce guerrier
Qu’il entre !

ALY, à part.

                        Que veut dire un semblable mystère ?

IBRAHIM, au Héraut d’armes.

Qu’attends-tu donc ?

LE HÉRAUT D’ARMES.

                                    Seigneur, pour que chaque adversaire
D’attaque et de défense ail un égal moyen,
L’écuyer qui le suit apporte un casque.

IBRAHIM.

                                                                        Eh bien !
Qu’il vienne ! quels que soient son nom et son visage,
Qu’il les cache, et ne montre ici que son courage !
Héraut, la loi permet qu’il demeure inconnu.
Qu’il entre, Dieu l’envoie, il est le bien venu !

(Aly doit laisser voir beaucoup d’émotion.)