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BOABDIL.

La loi doit-elle offrir au coupable un refuge ?

IBRAHIM.

Jamais.

BOABDIL.

              Prononcez donc !

IBRAHIM.

                                            Je ne puis ; que Dieu juge !

ALY.

Dieu !

IBRAHIM, à Zoraïde.

            Vous soumettez-vous au jugement du ciel ?

ZORAÏDE.

Oui, je remets ma cause aux mains de l’Éternel.
Dieu, qui lit dans les cœurs, voit le mien ; qu’il prononce

IBRAHIM.

Qu’un héraut dans Grenade à l’instant même annonce
Que la reine, accusée, aujourd’hui doit périr,
Si nul bras généreux n’osant la secourir,
Ne vient, soit au poignard, à l’épée, à la lance,
Contre l’accusateur en prenant sa défense,
Dans la lice avec lui partager le soleil.
Qu’à l’instant du supplice on dresse l’appareil.
Si vers la sixième heure, accepté par la reine,
Un guerrier se présente et descend dans l’arène.
Toi, le chef des Zégris, toi, son accusateur,
Aly, tu combattras contre le défenseur.

ALY, à part.

Moi ? Je n’attendais pas… Qui l’eût dit ? mais n’importe !