Mais, bravant leur courroux, l’interprète des lois
Doit oser, s’il le faut, interroger les rois.
Un juge ne doit pas, trompant leur confiance,
Au prix de leur faveur vendre sa conscience !
Et vous ne craignez pas qu’excitant ma fureur…
Mon fils, on règne mal en régnant par la peur.
Tout mortel revêtu d’un droit dont il abuse,
Se disant : Je le peux, croit ainsi qu’il s’excuse ;
Mais quand la mort le jette aux pieds de l’Éternel,
Le poids d’une injustice est un fardeau cruel ;
Au tribunal sacré du juge redoutable,
Un roi n’est plus qu’un homme, innocent ou coupable.
Il comparaît alors sans trône et sans flatteurs :
Il n’est pas devant Dieu de témoins imposteurs !
Oh ! oui, quand Dieu punit, sa justice est terrible !
Contre elle tout refuge est, hélas ! impossible !
Ô mon père !
Mon fils !
Rien ! rien ! Il n’est plus temps !