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ALY.

                    Leur mort en vain serait terrible et prompte,
Les punir en secret, c’est leur sauver la honte.

BOABDIL.

Je la leur sauverais ! Oh ! oui, je te conçois.
Qu’on les traîne tous deux au tribunal des lois !
Qu’on exerce sur eux une horrible justice !
Je veux qu’aucun tourment ne manque à leur supplice.
Je veux… De quelque mort qu’on les fasse périr,
On ne leur rendra pas ce qu’ils me font souffrir !
Oh ! je brûle, j’étouffe !

ALY.

                                            Ah ! reprends ton courage.

BOABDIL.

Je me sens suffoqué de douleur et de rage !
Je pleure, Dieu puissant ! je pouvais donc pleurer ?
Ah ! vengeance !

ALY.

                              Où vas-tu te laisser égarer ?
Écoute, par ma voix, la raison qui t’implore…

BOABDIL.

Une fièvre terrible est là, qui me dévore.
Je n’ai jamais senti de pareilles douleurs !

(il reste un moment sans parler, et saisissant la main d’Aly avec force :)

Viens ! c’est par leurs tourmens qu’ils vont payer mes pleurs.

(Ils sortent. La toile tombe.)

FIN DU TROISIEME ACTE.