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Et sous les coups trop lents du fer qui le déchire,
Accuser en mourant l’amour qu’il doit maudire ?
Non, non ! vous ne pourrez et l’entendre et le voir,
Dans son délire affreux, rugir de désespoir !
Et pour adieu peut-être exhalant un blasphème,
Épuisé de souffrance, exécrer ce qu’il aime.
Ce n’est pas tout ! j’irai pour combler vos tourmens,
En vous apparaissant à vos derniers momens,
Comme un ange de mort qui vient chercher sa proie,
Recueillir vos douleurs dans ma terrible joie !


Scène IV.

ZORAÏDE, seule, dans le plus grand trouble.

L’ai-je bien entendu, cet exécrable adieu ?
Un songe horrible a-t-il… Non, tout est vrai, grand Dieu !
(Avec un sentiment de désespoir.)
Quoi ! tu vas donc mourir, et c’est moi qui l’ordonne !
C’est moi qui veux ta mort ! Oh ! pardonne, pardonne,
Si, libre dans le choix du crime ou du malheur,
Je n’ai pu préférer tes jours à mon honneur !…

(Elle entend marcher.)

Ciel ! le monstre vers moi reviendrait-il encore ?


Scène V.

ZORAÏDE, INÈS.
INÈS.

J’ai tout interrogé, mais en vain, et j’ignore
Jusques à ce moment… Que vois-je ? quel effroi.
Sauriez-vous ?… mais comment ?