Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/570

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et des secrets plongés dans sa profonde nuit,
Pas un seul ne s’échappe !… Ah ! ciel ! d’où vient ce bruit ?

(Elle va à la fenêtre et regarde.)

Si c’était… Mais non, rien, rien que le pas des gardes.
Mon Dieu ! rends donc plus forte une âme où tu regardes.

(Elle écoute.)

On vient, cette fois… Non, c’est encore une erreur,
Et le calme est partout, excepté dans mon cœur.
Oh ! je voudrais du bruit, ce silence m’accable.

(Après un long silence.)

Combien on doit souffrir, alors qu’on est coupable !
Comme on doit éprouver de déchirans transports,
Lorsqu’il faut au malheur ajouter le remords !
Ah ! je dois rendre grâce encor, dans ma souffrance,
Au ciel qui par pitié m’a laissé l’innocence.


Scène III.

ZORAÏDE, ALY.
ALY, entrant doucement par une porte de côté, et la refermant sans bruit ; à part.

Enfin, l’impunité m’est promise… Avançons.

ZORAÏDE, entendant le bruit que fait Aly, croit que c’est Inès.

En est-ce fait, Inès ? Et mes tristes soupçons

(Elle se retourne et aperçoit Aly.)

Ont-ils ?… Quoi ! pénétrer ainsi chez une femme ?
Je vais…

ALY, l’interrompant.

                N’appelez pas ! gardez-vous-en, madame !
Nous devons être seuls. Il faut que, dans l’instant,
Ici, je vous révèle un secret important.