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ABENHAMET.

                    C’est Zoraïde, oui, c’est elle sans doute.

SÉIDE.

Mais n’allons pas, avant de nous en assurer,
Par un funeste espoir nous laisser égarer ;
Éloignons-nous…

ABENHAMET.

                                Séide, oh ! ciel ! que peux-tu dire ?

SÉIDE.

Viens, malheureux, crois-en la crainte qui m’inspire.
Songe qu’un autre qu’elle ici peut te chercher ;
Dans ce doute fatal, tremble de t’approcher !
Viens !

(Il l’entraîne.)

Scène II

ZORAÏDE, INÈS.
ZORAÏDE, s’asseyant un moment, écoute avec inquiétude.

              Quelqu’un était là, des pas se font entendre ?

INÈS.

Et qui pourrait ici chercher à vous surprendre,
Madame ? quel mortel assez audacieux
Oserait pénétrer à cette heure eu ces lieux ?

ZORAÏDE, s’asseyant sous le bosquet de roses.

Je ne sais ; aujourd’hui, d’une invincible crainte,
Partout, à tout moment, je sens mon âme atteinte,
Et le plus faible bruit y portant la terreur.
Comme un pressentiment, retentit dans mon cœur.