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L’oubli le plus infâme est celui des sermens.
Pour consacrer le votre, assemblez les imans ;
Vous rendant avec eux dans la grande mosquée,
Que la faveur du ciel soit pour vous invoquée.
Remplissez envers Dieu ce devoir important.
Préparez-vous, allez ; je vous suis à l’instant.


Scène IV.

BOABDIL, ALY.
BOABDIL, retenant Aly.

Demeure. Oh ! j’étouffais de rage et de contrainte.
Quel horrible fardeau ! quel tourment que la feinte !
Qu’on souffre, étant forcé de ne pas être soi !
Abenbamet… Oh ! ciel ! moi, son rival, son roi !
C’est moi qui le protège, et ses jours que j’abhorre,
Ses jours affreux, c’est moi qui les conserve encore.

ALY.

Cette nuit même, avant qu’il parte pour l’exil,
Dans le secret de l’ombre, un poignard ne peut-il…

BOABDIL.

Que dis-tu, malheureux ?

ALY.

                                                Quoi ! des Abencerrages
Deviendrais-tu l’appui ?

BOABDIL.

                                              Moi, grand Dieu ! tu m’outrages.
Non, non, je ne suis pas dégénéré du sang
Dont la fière Aïxa m’a formé dans son flanc ;