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a daigné nous honorer [1]. Vous le dirai-je, monsieur le comte :

        À cet accueil plein de douceur
Que la bonté sait prendre et qu’elle seule inspire,
        À cet air qui semble vous dire :
Avancez sans effroi, c’est vers un protecteur
Que le sort favorable aujourd’hui vous amène ;
    Si vous souffrez, dites-moi votre peine,
Ne craignez pas, répondez ; car mon cœur
    N’est jamais froid et sourd à la voix du malheur [2] !

j’ai cru revoir M. de Martignac ; oui, c’était avec cette même bonté qu’il me disait d’avancer, qu’il s’informait de ma situation, de mes projets, dont l’intérêt qu’il me portait sollicitait toujours la confidence.

Oui, j’ai cru que le ciel le rendait à la terre,
Cet homme généreux, qui pour moi, comme un père,

  1. Une heure après que nous eûmes quitté le ministre, Élisa reçut un bon de 300 francs que Son Excellence lui faisait passer.
  2. Ce sont les paroles de M. d’Argout qu’Élisa lui renvoyait en vers. Il est impossible d’être accueilli avec plus de bienveillance que nous ne le fûmes par ce ministre. On aurait été tenté de croire que M. de Martignac l’avait chargé de le remplacer auprès d’Élisa.