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qui se passait autour d’elle, je crus qu’elle était malade, et je lui demandai ce qu’elle avait.

— Beaucoup d’inquiétude, je t’assure, maman, me répondit-elle, beaucoup d’inquiétude !

— Et qui peut donc t’inquiéter ainsi, mon enfant ? Tu m’effraies ! Parle ?

— Tu sais combien je désire voir l’Italie…

— Oui…

— Et combien de fois nous sommes convenues entre nous que, dès que j’aurais gagné assez d’argent pour pouvoir en entreprendre le voyage, nous partirions aussitôt pour aller chercher des inspirations dans ce pays d’immortels et grandioses souvenirs ! Eh bien ! mon imagination, qui, comme de juste, devait nous accompagner, trouvant que la fortune tardait trop à venir nous trouver (et sachant bien que nous ne pouvons monter en voiture sans une bourse bien garnie), a pris les devans sans vouloir écouter une seule de mes observations… Et je puis (si je dois l’en croire) m’en rapporter à elle ; elle doit revenir chargée de tous les matériaux qu’il me faudra pour construire… Comme je la connais un peu mauvaise tête, je me défie d’elle ; je crains qu’elle ne fasse quelque bévue. Elle est, ma foi, capable, si ce qu’elle trouve ne