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prendre que Dieu, qui a fait tout ce qui est sous les cieux, et qui peut tout, ne pouvait avoir voulu se rendre malade, puisque, pendant ce temps, la nature, à qui le soleil est si nécessaire, aurait langui.

Et ce souvenir, que j’eus soin de ne pas lui rappeler, n’occupa plus sa pensée que comme le souvenir d’un songe. Mais il n’en fut pas ainsi de la diminution des jours, qui l’occupa tout

ajouté le mensonge au vol, défaut qui conduit à tous les vices. — Seriez-vous assez dure, me dit la maman de Joséphine pour fouetter Élisa pour ce petit morceau de papier dont je ne donnerais pas un liard ? — Ce n’est pas pour la valeur du papier, madame, mais pour l’action qu’elle a faite ; je veux lui donner une leçon pour n’être jamais obligée de lui en donner deux. — Si vous donnez le fouet à cette pauvre petite, je ne vous reverrai de ma vie. — J’en aurai un véritable regret, madame, car j’attache infiniment de prix à votre société ; mais pardonnez-moi de préférer le bonheur à venir de ma fille à ma satisfaction particulière ; et je fouettai Élisa. — Viens, ma petite Élisa, lui dit cette dame, ta maman est une méchante, laisse-la. — Taisez-vous, vous, je ne vous aime pas, vous dites des sottises à maman. Tu as bien fait de me fouetter, ma petite maman mignonne, pour m’empêcher de voler. Si maman ne m’avait pas corrigée, j’aurais pris tout ce qui m’aurait fait plaisir ; elle a bien fait, car je ne volerai plus jamais. Pardonne-le-moi, ma petite maman, va, je t’aime encore bien plus. Et elle me sauta au cou. — Tu as bien plus raison que moi, Élisa, lui dit la mère de Joséphine, demande pardon pour moi à ta maman. — Vous ne le ferez plus ; vous ne direz plus de sottises à maman ? — Non, ma petite. — Eh bien ! tiens ma petite maman mignonne, pardonne-lui, elle ne le fera plus !
Lorsqu’on parlait devant Élisa de quelqu’un flétri pour vol : — Pauvre malheureux, disait-elle, c’est peut-être à la faiblesse ou à l’indolence de ses parens qu’il est redevable de son déshonneur ; s’ils eussent corrigé son premier vol, il serait sans doute honnête homme. Tant que la pauvre enfant a vécu, elle n’a cessé de me remercier d’avoir eu le courage de la corriger lorsqu’elle vola l’image.