Bientôt honorés en ce jour
De la faveur de ta présence,
Les interprètes de la France
Vont t’offrir de ton peuple et les vœux et l’amour.
Heureux à qui le Temps amène
Un moment à passer près de leur Souveraine !
Noble instant !… Si le sort me l’apportait jamais…
Qu’ai-je dit ! non ! silence à l’espoir qui m’abuse !…
Quels que soient mes désirs, quels que soient mes regrets,
Esclave du malheur, est-ce à moi, pauvre Muse,
De franchir le seuil des palais ?
Mais si je dois rester de tes regards absente,
J’éprouve le besoin de te parler de moi,
Et mon âme confie à ma plume tremblante
L’expression des vœux qu’elle forme pour toi.
En faveur d’un tel jour pardonnant ce message,
Puisses-tu d’un poète accueillir l’humble hommage.
Excuser son audace et daigner excuser
Ce souhait que pour moi j’ose enfin l’adresser.
Toi qu’on dirait un ange exilé sur la terre ;
Toi dont le ciel lui-même a su rendre le cœur
Des plus douces vertus l’auguste sanctuaire,
Ah ! lorsque, par l’effet d’un prestige enchanteur.
Aux yeux de l’orphelin tu parais une mère,
À ceux du malheureux tu sembles une sœur !
Daigne, daigne à ma vie accorder un sourire ;
Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/414
Cette page n’a pas encore été corrigée