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Eh bien ! ces défenseurs de la cause commune,
Qu’un triomphe nouveau couronnait chaque jour,
Ces stoïques humains, éprouvés tour à tour
        Par le malheur et la fortune,
        Ces généreux Républicains,
Dont l’exemple vivant vous séduit, vous attire,
        Se sont inclinés sous l’Empire.
Ah ! si de tels guerriers, si ces Français-Romains,
Ont pu laisser tomber les faisceaux de leurs mains,
        Jeunes gens, c’est qu’il faut se dire :
Que, quelque bras puissant qui conduise son char.
Si jamais dans nos murs revient la République,
Pour la frapper encor de son fer despotique,
Des rangs de nos Brutus doit surgir un César !

Et toi, Monarque élu par le vœu populaire,
Toi, de nos libertés royal dépositaire,
        Ah ! qu’importe dans leur fureur,
        Dans leur fanatique délire,
Si de vils factieux, qu’un Dieu de haine inspire,
Prophètes insensés, du nom d’usurpateur
Osent jeter sur toi l’anathème imposteur !
Au banc des souverains ta place est légitime.
Tu n’as pas dit, vainqueur par la force ou le crime,
À la France, contrainte à ployer devant toi :
Sois mon peuple, je viens t’imposer ma puissance.
Mais lui-même, l’offrant sa libre obéissance,
        Ton peuple t’a dit : Sois mon Roi !