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Français, ouvrez vos rangs au monarque-soldat.
Citoyen comme vous, pour défendre l’État,
        C’est la liberté qui l’amène.
De votre fier courage entourez sa valeur ;
        Réunissez-vous à la peine,
        Pour vous retrouver à l’honneur.

C’en est fait, la raison a vaincu la démence ;
        Le courage de la vertu
A vu, désabusé de sa noire espérance,
Le courage du crime à ses pieds abattu.
Vous qui la remportez, d’une telle victoire
Si l’envie ose encor vous dénier la gloire,
        Rappelez-vous ces insulteurs [1]
Qui, dans Rome suivant la marche des vainqueurs,
Mêlaient des cris d’injure à la publique joie,
Et, pour les arrêter, se plaçaient sur la voie
        Où passaient les triomphateurs.

        Vous qui, d’une main parricide,
Aiguisiez de Sylla le stylet homicide,
Pour graver de nouveau les tables de nos lois,
Et du vote de tous vous croyant sûrs d’avance,
Prétendant au pouvoir, vouliez remettre aux voix

  1. Élisa n’a trouvé que le mot insulteur qui pût rendre
    sa pensée.