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Tes débris sont des pas laissés par ta puissance,
Ton deuil est ta parure aux yeux de l’univers ;
Le génie inspiré comprend ton grand silence ;
Les ombres de tes fils repeuplent tes déserts.

Géant tombé, qui dors sous le poids de ta gloire,
Le temps que dévora ton avide mémoire
À frappé sur ton front un sceau de majesté.
Qui pourrait comparer sa force à ta faiblesse ?
Quel empire aujourd’hui pourrait à ta vieillesse
          Égaler sa virilité ?

Écoute !… Rien… J’ai cru… Sur ton muet théâtre
La mort depuis long-temps a tendu le rideau ;
Et l’écho ne redit que les accens du pâtre
          Qui rappelle son lent troupeau.

Le palais est sans maître et l’autel sans idole.
Il ne résonne plus sous un char triomphal
Ce pavé qui jadis menait au Capitole,
Et qu’une herbe jalouse a su rendre inégal.
Comme tes murs sacrés s’écroula ta fortune :
Plus d’encens, de victoire et de triomphateur
Dans ces lieux où Sylla jeta de la tribune
          Sa couronne de dictateur.

De ta palme civique et de ton diadème,
Toi, qui t’embellissais dans ta grandeur suprême,