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Et j’ai dit : S’il s’éloigne, oublions le nuage :
Qu’importe le matin notre destin du soir ;
De la tombe au berceau charmons le court passage ;
Un moment de bonheur vaut un siècle d’espoir.

Pour chanter, pour aimer, pourquoi toujours attendre ?
Jamais a-t-on vécu deux fois un même jour ?
Et le flot du passé jamais sut-il nous rendre
Un seul de nos momens emportés sans retour ?

Un songe d’avenir trouble la jouissance ;
Ah ! laissons un bandeau pour parure au destin :
Que le malheureux seul existe d’espérance,
S’endorme sur sa chaîne, et se dise : À demain.


(Septembre 1827.)