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Qu’en festons des rameaux couronnent ton rivage ;
Comme un enfant chéri pose-moi sur le bord :
Mon cœur ressemble au ciel lorsqu’il est sans nuage,
              Il n’a pas un remord.

S’il est des pas du temps une empreinte laissée,
Si d’un vieux souvenir seul on entend la voix,
Je veux, en méditant, reculer ma pensée
              Vers les ans d’autrefois.

Ramène-moi plutôt sous mon toit solitaire,
Cesse de m’entraîner vers un climat nouveau,
Rends-moi le doux asile où la main d’une mère
              A placé mon berceau.

Amour ! si tu n’es point une trompeuse image,
Si tu nous viens des cieux, environne mon cœur ;
S’il chancelle un instant, veille sur mon courage,
              Et parle de bonheur.

De ma bouche approchant la coupe de la gloire,
Parfume son nectar pour qu’il semble plus doux ;
Qu’importera la mort si ma longue mémoire
              Dompte le temps jaloux.

Amour ! Dieux, qu’ai-je dit ? Non, tu n’es sur la terre
Qu’un songe des mortels jamais réalisé,
Laissant bientôt flétri par ta vaine chimère
              Le cœur désabusé.