Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/287

Cette page n’a pas encore été corrigée

        « Le feu dévorant du courage,
        « Comme un éclair pendant l’orage,
        « Déjà s’est-il évanoui ?
« Le Grec méconnaît-il le bonheur d’être libre ?
« Libre ! ce mot est tout : combien il a d’appas !
« Comme un céleste écho mélodieux il vibre,
        « Et vous ne l’entendriez pas !

« Qu’il vous souvienne encor que jadis, à Platée,
« Mardonius aux Grecs opposant ses efforts,
              « Son audace arrêtée,
« L’envoya sans triomphe au rivage des morts.

« Sous un sceptre de fer abaissant l’infidèle,
« Le trépas va frapper, qu’écoutez-vous ?… Des cris ?…
« D’un éphémère orgueil le monument chancelle,
« Il croule !… Ce n’est plus qu’un monceau de débris.

    « Précipitez du faîte de son trône
« Celui qu’un bras vengeur bientôt saura punir :
« Saisissez vos drapeaux ; à ma voix qui l’ordonne,
« À l’honneur qui le veut, hâtez-vous d’obéir.

« Vos nobles compagnons dans les cieux vous attendent ;
« Une place près d’eux reste encore à remplir ;
« Ah ! prenez-la, songez que vos fils vous demandent
« La liberté, la gloire, et votre souvenir.