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Ou la brise du soir qui soupire et frissonne
        En jetant un son dans les airs ?
Non, ce n’est pas le bruit de ces vagues tranquilles,
Ce n’est pas un long souffle égaré sur mes pas ;
Chante un hymne vainqueur, lyre aux cordes mobiles,
        C’est le héros des Thermopyles,
        C’est l’ombre de Léonidas !

O toi dont ces rochers ont gardé la mémoire,
Viens-tu de tles enfans dompter les oppresseurs ?
        Viens-tu reconquérir leur gloire ?
        Viens-tu gémir sur leurs malheurs ?…
Et lui, le front brillant d’une sainte espérance,
Montrait de ses lauriers les rameaux triomphans ;
Puis, de son doigt levé m’imposant le silence,
        Me fit entendre ces accens :

         « Pourquoi des pleurs, vieille patrie ?
« Est ce donc un tribut aux peines du moment ?
« Pour un jour de repos, quand son réveil t’attend,
« As-tu droit d’accuser la victoire endormie ?

« Guerriers, opposez-vous au destin irrité
« Qui vous courbe un instant sous le joug de l’esclave ;
« Marchez ! qui vous retient ? Quand expire le brave,
« Il tombe… mais s’élève à l’immortalité.
« Eh quoi, sans l’effacer vous souffririez l’outrage,
« Hellènes ! vous tremblez. Qui vous glace aujourd’hui ?