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Comme la brise qui résonne
En caressant le bord des mers,
Comme le rameau qui frissonne,
À l’écho sa voix abandonne
Des sons plaintifs frappant les airs.


 « Les rêves de mon âme ont passé comme une ombre
« Qui s’enfuit quand la main s’étend pour la saisir ;
« Je me suis éveillée, et des chagrins sans nombre
« En pesant sur mon cœur sont venus le flétrir.

« Las ! à ce qui n’est plus, quelle erreur de prétendre !
« Tout m’accable aujourd’hui, tout m’apporte un regret :
« Vainement je crois voir, en vain je crois entendre ;
« C’est la nuit, le silence ; et pour moi tout se tait.

« Mais au monde, en cédant à ma peine fatale,
« Je puis, je puis cacher ce que souffre mon cœur,
« Et les soupirs brûlans fuyant par intervalle
« De mon sein oppressé par un poids de douleur.

« Heureux, lorsque du jour la flamme est éclipsée,
« Évitant du sommeil les mensongers plaisirs,
« Qui peut, en égarant sa mobile pensée,
« La poser tour à tour sur mille souvenirs.

« Alors, en écoutant la molle Rêverie,
« Celui qui vient remplir la méditation