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plus distingués de la capitale, m’a donné deux concerts, qui m’auraient été très productifs si, parmi les placeurs de billets comme parmi les faiseurs de souscriptions, il ne s’était trouvé des gens qui en ont gardé le prix [1].

Enfin Dieu permet que ma tâche s’achève et que je livre au public les preuves du génie de ma fille ; puisse-t-il ne pas punir sa mémoire d’un retard qu’il n’a pas dépendu de moi d’em-

    de ma fille paraîtraient, qu’il ferait tout ce qui dépendrait de lui pour m’être utile et pour me prouver tout le cas qu’il faisait du talent d’une jeune muse dont il regrettait, avec tout les amis des lettres, la fin prématurée !!! Lors du premier avènement de M. de Montalivet au ministère de l’intérieur, ma fille et moi lui fûmes présentées par M. Varsaveau, député de Nantes. Dans le courant de la conversation, M. de Montalivet dit à Élisa : « On dit, mademoiselle, que M. de Martignac a été bien bon pour vous. — Oui, monsieur le comte, il a été pour moi comme un père. — Je me trouverais bien heureux, dit-il en se retournant vers un jeune homme qui se trouvait placé derrière lui, si moi aussi je pouvais être utile à mademoiselle. » À peine étions-nous de retour à la maison que l’on remit à Élisa un mandat de 300 fr. de la part du comte de Montalivet.

  1. J’ai pensé être précipitée du haut en bas d’un escalier par une personne qui avait fait une souscription pour moi et dont elle ne m’avait pas remis le montant, attendant pour le faire, disait-elle, que la somme fût plus forte, et qui, pour l’augmenter, m’avait demandé des billets de concerts dont elle a aussi gardé le produit. Une amie de cette personne, qui avait probablement besoin d’argent, et qui, pour s’en procurer, avait fait aussi une souscription en mon nom, dont elle avait retiré 300 fr., ayant appris que j’en avais été avertie, pour m’empêcher d’y croire, m’écrivit les plus grossières injures.