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pauvre enfant avait placé son berceau (M. de Chateaubriand) et madame Récamier, qui, jusqu’à ses derniers moments, veilla sur elle avec une si tendre sollicitude [1].

Dépositaire des dernières volontés de ma fille, j’ai dû mettre tous mes soins à les exécuter… Une d’elles… Oh ! que celle-là m’a causé de mal… Elisa… mon enfant… tu me croyais donc bien forte lorsque tu m’en chargeas… Mais tu le savais, toi, que tes volontés et tes désirs seraient pour moi des lois que j’observerais avec un respect religieux…

Élisa, toujours reconnaissante de l’accueil

  1. D’autres larmes non moins pieuses furent aussi répandues sur la tombe de ma fille ; elles coulèrent des yeux de la douce muse Waldor, qui, la première, eut la pensée, pour que les restes d’Élisa Mercœur ne fussent pas confondus dans la foule, de faire annoncer une souscription pour leur élever un monument dont elle m’a religieusement remis le produit (*) et de ceux du vertueux et célèbre philosophe Ballanche, dont le discours, dix-sept mois plus tard, lors de la translation de la dépouille mortelle de ma pauvre enfant au Père-Lachaise, fit verser tant de larmes aux personnes que cette pieuse et triste cérémonie avait rassemblées dans ce lieu, et qui emportèrent dans leur cœur chacune des paroles de regrets que ce digne homme avait laissées tomber sur le cercueil de ma bonne et vertueuse fille (**).
(*) À l’exemple de madame Waldor, madame Desbordes-Valmore fit annoncer à Lyon, où elle était alors, une souscription pour le tombeau d’Elisa, dont allé m’a aussi, elle, envoyé religieusement le produit.
(**) Le discours de M. Ballanche se trouve dans les mélanges du deuxième volume.