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sur Marguerite de Valois ; elle en fit un aussi d’un mélodrame et d’un roman sur Giles de Rez, maréchal de France, surnommé la Barbe-Bleue, Mais rien ne pouvait éloigner sa tragédie de son souvenir…

Désirant rentrer à Paris absoute de ses fautes, Élisa dit au curé du village qui venait la voir plusieurs fois par jour :

« Voudrez-vous, bon vieillard (il avait quatre-vingts ans), entendre demain l’aveu des fautes d’une pauvre jeune fille qui se trouvera heureuse, si elle meurt, d’emporter au ciel votre sainte bénédiction, et si elle vit de porter dans le monde ce doux fardeau de grâces ?) Puis, s’apercevant de l’effort que je faisais pour repousser mes larmes… « Du courage, ma bonne mère, me dit-elle en me serrant fortement la main, du courage, n’affaiblis pas le mien par les larmes, j’en ai tant besoin pour supporter l’idée du désespoir que te causera notre séparation… » L’honnête curé pleurait à sanglots. Dès qu’il lui eut administré les secours de notre divine religion, je la ramenai à Paris : le souvenir de sa tragédie l’y suivit. Un monsieur, à qui elle en parlait quelques jours après notre arrivée, lui proposa, si elle le voulait, de s’employer pour la faire représenter à la Porte-Saint-Martin.