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des occasions de lui être utile, il lui donna un bon de 500 fr. qu’il la pria d’accepter comme un témoignage de sa gratitude pour les charmans vers qu’elle lui avait dédiés. Il la pria de ne pas oublier de lui envoyer les cinquante exemplaires pour lesquels il avait souscrit, et lui dit qu’il pensait bien que son ami l’intendant général de la maison du roi ne tarderait pas à suivre son exemple. Et, quelques jours après, M. de la Bouillerie écrivit à Élisa qu’il venait de faire souscrire pour les bibliothèques particulières du roi à cinquante exemplaires du Recueil de ses Poésies. Nouvelle qui la combla de joie et que vint encore augmenter son succès.

Si, comme la peine, la joie a besoin d’alimens pour se soutenir, celle d’Élisa n’aurait pas dû faiblir ; mais comme il n’en est point sur la durée de laquelle on puisse compter, la sienne croula ainsi que sa raison devant le travers de l’époque, le suicide. Torrent qui, lorsqu’il déborde, entraîne tant d’avenirs dans sa course vagabonde, et qui recevait alors une telle publicité par les journaux, qu’il était impossible d’être abordé par qui que ce fût sans qu’on vous en entretint.

Fanatisée par la publicité que les journaux donnaient aux suicides qui désolaient chaque