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Une si heureuse réussite ne pouvait manquer de donner du courage à Élisa : elle venait de trouver dans M. de Martignac, comme le lui avait prédit M. de Villeneuve, un protecteur zélé. (Voir la note de la page 141 des Mémoires.) Touchée de toutes les bontés dont venait de la combler cet excellent homme, Élisa se demandait comment elle ferait pour lui prouver sa reconnaissance, et elle composa sa France littéraire, qu’elle lui dédia et qu’elle ajouta à sa seconde édition. Lorsque l’impression de cette édition fut achevée, M. Crapelet se hâta d’en faire brocher un exemplaire pour qu’elle put le présenter au ministre avant la mise en vente de l’ouvrage [1], et nous le lui portâmes.

« Tout ce qu’on lit de vous, mademoiselle, lui dit M. de Martignac en lui tendant la main (il venait de lire la France littéraire), donne le désir d’en lire davantage. Si l’assurance que je

  1. La veille de la mise en vente de la seconde édition des Poésies d’Élisa, M. Crapelet donna un grand dîner dont il nous avait invitées. Élisa eut la satisfaction de voir son volume circuler dans les mains des convives ; elle fut extrêmement flattée de cette aimable attention de M. Crapelet. Après la mort de cette pauvre petite, M. Crapelet ayant fait une vente au rabais de tous les livres qu’il avait, les volumes qui lui restaient de l’édition qu’il avait imprimée des Poésies d’Elisa en faisant partie, il m’envoya, après la vente, 140 fr.