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Aurai-je une moisson dans cette froide année
          Que je commence par l’hiver ?

« Elle serait moins tardive sous le ciel de Paris ; je sens que ce n’est guère que là qu’elle peut mûrir. Mais on reste où la misère attache, et moi je ne puis quitter Nantes. Partir est maintenant tout ce que je rêve. Oh ! si un mot de Votre Excellence m’appelait vers l’endroit où la moisson peut jaunir, la reconnaissance de la Gloire serait moins douteuse, et peut-être daigneriez-vous croire à celle que je vouerais au bienfait qui aurait changé la vie de l’infortunée qui se dit, etc., etc. »

Comme Élisa mettait son chapeau pour aller porter sa lettre à la poste, nous nous trouvions alors au 22 d’août, elle reçut de Paris un journal qu’elle ne connaissait pas encore, c’était le Voleur. Il contenait un article charmant sur sa pièce de la Gloire, où soixante et quelques vers y étaient cités comme pour venir à l’appui de ce qu’on y disait de son talent. Cet article se terminait ainsi :

« On est frappé d’étonnement quand on songe qu’une poésie si élevée, si vigoureuse, une versification si mélodieuse et si savante, se trouvent sous la plume d’une demoiselle de