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semble quelquefois prendre plaisir à nous accabler ne sont bien souvent que des épreuves par lesquelles Dieu se plaît à nous faire passer pour arriver à un état meilleur, et que les siens n’avaient pas été sans utilité pour elle, puisque le désespoir et l’indignation qu’ils lui avaient causés lui avaient inspiré sa pièce de la Gloire, qui apporta un si prompt changement dans sa destinée, ou du moins qui l’accéléra comme on le verra.

Dès qu’elle avait pu se lever, elle avait fait quatre copies de sa Gloire et les avait adressées à MM. de Chateaubriand, de Martignac, Alban de Villeneuve et à un des médecins de Charles X, le baron Alibert [1], et l’avait fait ensuite insérer dans le Lycée armoricain, où elle parut le 1er  d’août 1828. Quatorze jours après sa publi-

  1. Lorsqu’Élisa composa sa pièce de la Gloire, il n’y avait pas long-temps que le baron Alibert lui avait envoyé par une dame de Nantes (madame Duberne), un exemplaire magnifiquement relié de son édition illustrée de sa Physiologie des Passions, où se trouvait le billet suivant, et ce fut en reconnaissance de ce beau présent, qu’Élisa lui adressa une copie de sa Gloire.

    « Mademoiselle,

    « Vous m’avez envoyé des poésies charmantes. Vos vers sont lus et admirés par tout ce qui m’entoure. En témoignage de ma gratitude, j’ose vous offrir un livre ennuyeux, daignez l’accueillir avec indulgence et recevoir tous mes complimens.

    « Alibert. »