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regarde pas comme des réprouvés Ah ! n’était-ce donc pas assez pour moi d’avoir à supporter l’amour insensé de M. Danguy, et d’être réduite à dévorer en silence le chagrin que me cause la perte de mon argent ! Mais non, ma dose de malheurs n’était pas assez forte, il a fallu y ajouter… Il n’y manque plus rien maintenant !… »

La dame chez laquelle s’était passée la scène que j’ai racontée vint nous voir le lendemain ; elle fut extrêmement affligée de trouver Élisa au lit avec une forte fièvre. La jeune fille qui avait si courageusement résisté aux coups de l’adversité avait succombé sous ceux du dédain.

Elle fut quinze jours sans pouvoir sortir du lit, la fièvre ne la quitta pas tout ce temps. Ce fut dans l’agitation de cette longue et pénible fièvre qu’elle composa sa pièce de la Gloire. Je l’écrivais sous sa dictée. Je ne saurais rendre tout ce que m’ont fait souffrir les réflexions et les applications continuelles qu’elle se faisait lorsqu’elle passait en revue les infortunes des martyrs de la gloire et les outrages dont on se plut de tout temps à les accabler ; mais lorsqu’elle en vint aux dégoûts dont on avait abreuvé la vie du Tasse, aux honneurs trop tardifs qu’on