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fières de leur amour, de leurs vertus et de leur naïve confiance, que je remplissais le cœur de ma bonne et vertueuse enfant ; qu’Élisa n’avait point de pensées muettes pour sa mère ; qu’elles avaient toutes une voix qui vibrait dans mon cœur ; que nous ne nous quittions jamais. Dis qu’une fois seulement Élisa s’éloigna de sa mère… Oh mais ajoute, Écho, que ce fut pour aller vers son Dieu que la jeune vierge est montée au ciel pure de toute tache, et que si toutes les vertus dont elle était parée lorsque Dieu l’enleva à mon amour, pouvaient devenir les rayons de son auréole de gloire, Élisa brillerait ineffaçable dans les cieux, et dissiperait les ténèbres qui la dérobent à sa malheureuse mère.

Mais si, après leur avoir fait connaître la perte irréparable que j’ai faite, les yeux des jeunes filles restent secs, si chacune d’elles ne se précipite sur le sein de sa mère en lui disant : Ma mère, prolonge mes jours pour ton bonheur ; vois tout ce que souffre la pauvre mère d’Élisa Mercœur d’avoir perdu son enfant si les mères, avec un mouvement d’anxiété convulsive, ne pressent leurs filles sur leur cœur comme pour les dérober à la mort, oh alors, Écho, fais-