Pour le luth oubliant le modeste compas,
J’aborde des sentiers ouverts au seul génie,
Et m’essaie en tremblant à marcher sur tes pas.
Notre naissante Académie
T’adopte pour sa sœur ; elle t’ouvre les bras ;
Et, pour preuve, tu trouveras
Ci-joint l’officiel grimoire,
Avec cachet, paraphe au bas.
Ce diplôme, tu le joindras
À celui qui t’ouvrit le chemin de la gloire,
À celui du talent que nous ne donnons pas.
Enfans de la même patrie,
Enflammés de la même ardeur,
De notre Bretagne chérie
Puissions-nous augmenter le lustre et le bonheur !
Puisses-tu, jeune météore,
Qui, dès la matinale aurore,
Brilles d’un éclat radieux,
Dans ta glorieuse carrière,
Inonder de flots de lumière
Ce pays trop long-temps négligé par les dieux !
Parmi les nombreux hommages rendus au talent d’Élisa, et qu’on se plaisait à lui répéter, on concevra sans peine combien elle dut être flattée de cette prédiction de M. de Lamartine :
« Je prévois que cette petite fille nous effacera tous tant que nous sommes. »
« Non, me dit-elle après avoir lu la phrase que je viens de citer, la petite fille n’effacera