Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/140

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui en conserva-t-elle, tant qu’elle vécut, la plus vive reconnaissance ; et, pour qu’elle ne s’éteignît pas avec elle, en mourant elle l’a déposée dans mon cœur. Bon et digne homme ! que j’aurais été heureuse de pouvoir, ainsi que je le désirais, confier à ses presses qui ont fait connaître au monde les premières pensées d’Élisa Mercœur la tâche de lui révéler ses dernières ! … Dieu m’est témoin que pour me faire abandonner ce projet, car je ne connais point de moyen de lutter contre l’impossible, il m’a fallu des raisons aussi fortes que celles qui me clouent à Paris, et qui m’ont obligée d’y contracter des engagemens avec des imprimeurs.

Dès que le volume d’Élisa parut, elle s’empressa de faire parvenir les exemplaires à ses souscripteurs, et elle en présenta un au maire et au préfet, M. le vicomte Alban de Villeneuve, qui prit dès lors à son sort un intérêt si vrai,

    engagée à rassembler toutes les pièces qu’elle avait faites en un volume, de se contenter de ses seuls déboursés pour l’imprimer, il renonça à toute espèce de gain, ou, du moins, s’il en préleva, ne fut-ce que celui si profitable à l’âme : la satisfaction que procure le souvenir d’une bonne action. L’édition d’Élisa, tirée à sept cent cinquante exemplaires sur papier vélin, ornée d’une lithographie et de culs-de-lampes, format in-12, coûta, tout frais compris, 559 fr., dont M. Mélinet ne voulut recevoir que 300 fr. en espèces, et prit le reste en volumes au prix des souscripteurs.