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On vient de voir qu’Élisa ne se laissa pas aveugler par son premier succès ; mais M. Mélinet, jugeant de ceux à venir par celui qu’elle obtenait à son début (car dès lors il pressentit qu’elle ferait son chemin dans la carrière des lettres), lui conseilla de travailler avec courage à mériter de nouveaux applaudissemens, ne lui dissimulant pas combien il lui faudrait donner de preuves de talent avant que sa réputation d’écrivain fût établie sur des bases solides, et pensant qu’il ne serait pas mal qu’elle concourût à deux prix qui devaient être décernés par la Société académique de Nantes, aux auteurs des deux meilleures pièces de poésies sur le Phare de la Tour-du-Four et sur le Combat des Trente, il l’engagea à entrer en lice ; elle le fit seulement par déférence pour les conseils de M. Mélinet, qu’elle savait lui être donnés tout dans son intérêt ; car il n’entrait point dans sa manière de voir de disputer le prix du talent à personne. Aussi se promit-elle bien de ne jamais concourir, à moins que le prix proposé ne fût une somme assez forte pour lui donner l’espérance de voir s’améliorer notre sort.

Les deux morceaux qu’Élisa fît pour les deux concours dont je viens de parler, reçurent cha-