finitions que mes filles, ni moins docile qu’elles à vos observations. La préparation de mes devoirs me deviendrait, je crois, une distraction, car je souffre moins lorsque je vous écoute !… »
La manière précise avec laquelle Élisa démontrait les sciences qu’elle enseignait donna beaucoup de confiance en son savoir et lui procura, tant Anglaises que Françaises, des écolières de la plus haute distinction ; et, ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est qu’elles étaient presque toutes mariées. À l’exception de quelques-unes, Élisa n’a jamais guère donné de leçons qu’à des personnes beaucoup plus âgées qu’elle. Enfin à seize ans, commença la réalisation de ses rêves d’enfant.
Nous étions au spectacle un jour de la rentrée d’une première chanteuse que nous n’avions point entendue précédemment ni Élisa ni moi. Élisa, qui avait été frappée de la beauté de la voix de la cantatrice et qui croyait toujours entendre ses sons harmonieux résonner à son oreille, ne pouvait, contre son ordinaire, s’endormir ; elle causa musique, du bonheur d’avoir une si belle voix. Elle était tellement agitée que je finis par croire qu’elle était malade ou folle, car s’étant mise sur son séant, elle ne fai-