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« Non, ma chère Élisa, votre malheur ne diminue point la bonne opinion que j’ai conçue de ton savoir ; il l’augmenterait au contraire, s’il était possible, comme il augmente mon admiration et mon amitié pour toi. Si j’étais capable de me réjouir du malheur des personnes que j’aime, ma chère Élisa, je me réjouirais de celui qui va procurer à Berthe et à Julie le bonheur de s’instruire à l’école de la meilleure des filles. Regarde-les donc dès cet instant comme tes écolières, et compte sur elles les six mois que nous avons à passer à Nantes. Comme je veux qu’elles mettent à profit l’occasion qui leur est offerte, elles commenceront dès après-demain lundi. Je les conduirai moi-même chaque jour chez toi, parce que pendant que tu leur donneras leurs leçons, j’aiderai ta maman à broder. Quant au prix si modique que tu me demandes, chère enfant, il ne saurait me convenir ; si je ne suis pas assez riche pour l’élever au taux que je désirerais, je ne suis du moins pas assez pauvre pour ne pas pouvoir le doubler. Ainsi donc, je te donnerai 20 fr. au lieu de 10 que tu me demandes : c’est une affaire arrêtée.

« Embrasse la maman pour moi, ma bonne