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dragon qui aurait paru puéril dans un drame fantastique représenté au théâtre Guignol, et dont eussent pouffé de rire les enfants mêmes qu’effrayent encore les serpents à deux sous que l’on achète dans les bazars. Le trésor du Danube avait été transformé en une ferblanterie qui eût déshonoré la cuisine d’une gargote, et le lumineux pont de l’arc-en-ciel par où les dieux triomphants montent dans le Valhalla était une planche de sapin sur laquelle on avait collé du papier tricolore ! Imbécillité des machinistes ? peut-être. Mauvaise volonté des gens du théâtre ? probablement. Quoi qu’il en fût, jouer l’œuvre dans de telles conditions, c’était la condamner à la risée, au désastre.

Quelques personnes s’entremirent, demandèrent une audience au roi. Vous ne